Le marché de la santé collective en France représente près d'un quart des parts de marché de la santé-prévoyance. C’est un segment qui affiche une croissance continue ces dernières années, principalement grâce à la mise en place de l'Accord National Interprofessionnel (ANI) et à l'émergence de nouveaux acteurs numériques.
Pourtant contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce ne sont pas les néo-assureurs qui portent cette croissance, mais bien les acteurs traditionnels du secteur, notamment via les intermédiaires d'assurance qui boostent la distribution des contrats d'assurance santé collective.
Au fil des années, les intermédiaires d’assurance se sont imposés comme des conseillers sûrs pour les chefs de TPE et PME pour les questions de santé collective.
Le rôle des intermédiaires d'assurance est crucial auprès de ces dirigeants, puisqu’en plus des obligations imposées par les conventions collectives en matière de frais de santé, vient s’ajouter un important travail de pédagogie auprès des salariés des entreprises, notamment pour les mettre à jour de toutes les évolutions réglementaires en vigueur (comme le dispositif "100%santé", par exemple). Faute de service RH au sein de ces TPE-PME, ce sont souvent les agents généraux ou les courtiers en assurances qui endossent le rôle de conseillers en matière de santé collective auprès des dirigeants.
Ce rôle de conseiller auprès des entreprises est devenu d’autant plus stratégique que depuis l'entrée en vigueur de la résiliation infra-annuelle, les dirigeants peuvent mettre plus facilement les assureurs en concurrence pour leur protection sociale. Un facteur qui devrait permettre de renforcer la croissance du marché de la santé collective.
Il ne faut toutefois pas sous-estimer la complexité du processus d'équipement des entreprises en matière de couverture santé pour leurs équipes. Ce sont des dossiers complexes à gérer, qui nécessitent du temps, des moyens et de la connaissance, en particulier avec les nombreuses contraintes réglementaires qu’il faut maîtriser et des quantités d'informations bien plus importantes que lorsqu’il s’agit de santé individuelle.
Côté intermédiaire d’assurance, le marché de la santé collective implique d’être équipé et de maîtriser des outils de tarification pour établir les devis. Une charge de travail qui compte beaucoup d’administratif pour des dossiers que certains courtiers ont tendance à négliger car jugés trop peu rentables par rapport à d’autres segments de leur activité.
En conclusion, le marché de la santé collective en France affiche une croissance soutenue depuis quelques années, portée principalement par les intermédiaires d'assurance, qui jouent un rôle de conseillers auprès des dirigeants. Alors que l'Accord National Interprofessionnel (ANI) présageait une montée en puissance de ce segment de la protection sociale, il ne faut toutefois pas sous-estimer la charge de travail que représente la mise en place d’un contrat de santé collective, à la fois pour le dirigeant et pour le courtier en assurance. Un facteur qui devrait tempérer la croissance du marché.